Chapitre 5: La gestion économique des stocks


Les flux d’approvisionnement et le stockage coutent cher à l’Unité Commerciale 

Tout est fait pour rationnaliser la chaine logistique d’approvisionnement pour réduire les frais liés aux commandes, minimiser les quantités en stock et donc les couts de stockage, tout en assurant le meilleur taux de service client

Partie 1 : Les couts d’approvisionnement et de stockage
1.1 Les couts de passation de commande (frais venant de la constitution et du renouvellement du stock) 

  • Salaire et charge sociale du personnel en charge des achats 
  • Frais de réception et de contrôle des produits livrés 
  • Frais liés à la gestion informatique des stocks (logiciels, communication) 
  • Frais de fonctionnement des services d’approvisionnement (loyers, amortissements des locaux, chauffage, éclairage)
Les couts de passation de commande augmentent proportionnellement aux nombres
1.2 Les coûts de possession des stocks
Posséder un stock implique d'abord de le financer, puis de le conserver en réserve. 
  • Le coût financier du stock correspond aux intérêts des emprunts nécessaires à l’acquisition des stocks et aux besoins de financement d'exploitation générés par la possession du stock. 
  • Les frais de magasinage se composent :
  • Des frais liés aux locaux (amortissement ou loyers), à leur équipement (amortissement des chambres froides, matériel de manutention...)
  • Des salaires et charges sociales du personnel de magasinage
  • Des frais de fonctionnement des réserves (éclairage, chauffage, entretien, assurance, sécurité...)
Le coût de possession est fonction de la valeur du stock moyen.

Le taux de possession est le coût de stockage pour 1€ de stock possédé pendant 1 an. Si il est égal à 0,12, cela signifie que posséder 1€ de stock pendant un an coûte 0,12€ 

1.3 Les coûts liés à la rupture de stock

  • Les coûts de la rupture se traduisent pour l'UC par un manque à gagner à cause des ventes manquées, par la détérioration de l'image et par un risque de perte de fidélité. 
  • On estime que les ruptures de stock sont proches de 10% dans la grande distribution. 
  • Il est très difficile d'évaluer les coûts de pénurie de stock mais étant donnés les efforts mis en œuvre par les distributeurs et leurs fournisseurs pour les réduire il est évident que l'enjeu est considérable.
Partie 2 : les indicateurs de gestion des stocks
2.1 Le stock moyen
C'est le niveau de stock possédé en moyenne sur la période :
Ex : 
Un commerçant vend en moyenne 600 articles par mois. Les ventes sont régulières. Il à le choix entre 3 solutions d’approvisionnement : passer 1, 2 ou 3 commande par mois.
Ces méthodes de calcul présentent l’inconvénient de ne tenir compte que des stocks en début et en fin de période, qui peuvent donnée une vision fausse du niveau réel du stock moyen, surtout si l'activité est saisonnière. 
Ex:
Suivi des stocks d’une marchandise sur 4 mois 

  • En retenant les stocks initiaux et finals de la période 
Le stock moyen = (SI + SF) / 2 = (120 + 100) / 2 = 110
Ex :
  • En prenant compte les niveaux de stock intermédiaire 
Stock moyen de la période = (stock moyen mars + stock moyen avril + stock moyen mai + stock moyen juin) / 4 = (100 + 55 + 65 + 110) = 330 / 4 = 82,5
2.2 La rotation des stocks
La rotation des stocks représente le nombre de fois qu'un stock est renouvelé en moyenne au cours d'une période.

Ex :
Dans un commerce de prêt-à-porter, les quantités de pantalons vendus dans l’année sont de 360 
Le stock moyen possédé est de 120 articles
La rotation des stocks est de 360/12 = 3. 
Le stock est renouvelé 3 fois dans l’année.

2.3 La durée moyenne de stockage

La durée moyenne de stockage indique le nombre de jours ou de mois pendant lequel le produit reste en stock. Cet indicateur est aussi appelé « couverture de stock » : il indique alors le nombre de jours de ventes que couvre le stock avant rupture.

2.4 La détermination du nombre optimal de commandes 
Le nombre optimal de commande à réaliser est celui qui entraîne les coûts totaux de stockage les plus bas. 

2.5 Les principes essentiels de la gestion des stocks

Le gestionnaire des stocks cherche à obtenir une rotation élevée des stocks, car elle permet d'améliorer la rentabilité du point de vente. 

2.5.1 Avantages de la rotation élevée des stocks

  • Une réduction des frais de stockage 

  • Les coûts de possession des stocks sont moindres, car il faut moins de réserve et moins de locaux. 
  • Les coûts d'acquisition peuvent par contre augmenter, car le nombre de commandes est plus important. Pourtant, la rationalisation de la chaîne logistique et les systèmes d'information qui y sont associés ont permis aux distributeurs de réduire très sensiblement ces coûts de transaction. 

  • La réduction du coût financier du stock 

  • « L’investissement », nécessaire à l’acquisition du stock et les coûts financiers induits sont moindres. 
  • Une rotation élevée des stocks améliore la trésorerie, car la durée de stockage est plus courte, les marchandises vendues plus rapidement et les encaissements sur ventes plus précoces. 

  • Sur le plan commercial 

  • Un stock limité permet d'être plus réactif à des changements dans les goûts des consommateurs ou aux phénomènes de mode, ou à des phénomènes conjoncturels (la météo défavorable pour des magasins de prêt-à-porter par exemple).
  • L'amélioration de la rentabilité liée à la rotation élevée des stocks permet d'être plus compétitif et de pratiquer éventuellement des prix plus bas que la concurrence.
2.5.2 Les limites d'un renouvellement rapide des stocks
  • La fragmentation des commandes pourrait pénaliser les distributeurs, en les privant des réductions de prix liées aux quantités commandées. Mais l'organisation des UC en réseau supprime cet inconvénient. 
  • En réalité, les limites les plus importantes sont liées aux risques de rupture de stock : en favorisant le recours aux méthodes d’approvisionnement en flux tendus, les entreprises ont diminué leurs stocks, mais aussi leurs marges d'erreur, et sont plus exposées aux aléas d'approvisionnement.
Partie 3 : la valorisation des stocks
La connaissance de la valeur des stocks est une obligation en comptabilité, et une nécessité pour le calcul des coûts et la gestion de la trésorerie. 

3.1 L’inventaire permanent des stocks
Pour connaître la valeur des stocks à tout moment, il faut réaliser un suivi permanent des flux d'entrée et de sortie, à partir des données relatives aux quantités et aux coûts d'achat. 

a) Évaluation des entrées en stock
Les entrées en stock sont évaluées au coût d'achat.
Ex: Coût d'entrée du lundi = 1,70€ + 0,10€ = 1,80 € au kg 

b) Évaluation des sorties et des stocks
Problème posé :

Les entrées en stock pouvant se faire à des tarifs différents, il s'agit de déterminer quelle valeur retenir pour évaluer les sorties.
Ex:
Le coût d'achat du stock initial est de 1,50 €, et celui de la première livraison de la semaine de 1,80 € ; à quel coût évaluer la sortie du lundi ?


Les 2 méthodes d’évaluation des stocks les plus utilisées sont :

  • La méthode du coût unitaire moyen pondéré (CUMP) 
  • La méthode du premier entré - premier sorti (PEPS) 


La méthode du CUMP
Consiste à valoriser les sorties et le stock en calculant une moyenne des coûts d'achat et du coût du stock initial

Deux possibilités de calcul du CMUP :

1) Le calcul du CUMP après chaque entrée

On calcule un CUMP après chaque entrée de la période, et les sorties sont valorisées à ce coût jusqu'à l’entrée suivante.

1,75 = (200 * 1,8 + 40 * 1,5) / (200 + 40)
2,03=(200*2,1+80*2,03) /(200+50)
1,98=(200*1,96+80*2,03) / (200+80)


2) Le calcul du CUMP calculé en fin de période 
Si le gestionnaire n'a pas la nécessité de connaître l'évaluation du stock au jour le jour, il peut se contenter de calculer un CUMP sur une période (une semaine, une quinzaine, un mois)

1172 = Entrées = 360 + 420 + 392 
38,5 = Stock Final = Stock Initial + Entrées – Sorties = 60 + 1172 – 1193,5 
1,925 = CMUP = (60 + 1172) / (40 + 600)



La méthode du « Premier entré / Premier sorti » (PEPS)

On considère le stock initial, puis chaque entrée comme autant de lots d'approvisionnement.

On valorise les sorties de stock en épuisant le lot entré en premier en stock et ainsi de suite dans l'ordre d'entrée des marchandises.

L'UC une fois qu'elle a choisi une méthode d'évaluation des stocks ne peut plus en changer, elle doit toujours garder la même.

Partie 4 : L’inventaire de fin d’année
La législation impose de faire au moins un inventaire physique par an, à la fin de l'exercice comptable, afin d'évaluer le stock réel en quantité et en valeur. 

4.1 Utilité de l’inventaire
Les stocks réels déterminés par l'inventaire de fin d'exercice vont servir à : 
  • Valoriser les stocks en comptabilité afin d'établir le compte de résultat et le bilan 
  • Contrôler les quantités réelles en stock et les comparer au stock théorique, issu du calcul réalisé dans les fiches de stock
4.2 La mise en œuvre de l’inventaire 
Il s'agit de compter toutes les marchandises en stock, ce qui requiert la plupart du temps la fermeture du magasin. 

Les entreprises qui tiennent un inventaire intermittent ont la possibilité de répartir cette tâche sur l'année, par la technique de l'inventaire tournant, qui évite alors la fermeture de l'unité commerciale. 

L'inventaire physique est une procédure lourde à mettre en œuvre, et nécessite une planification rigoureuse.
Il faut : 
  • Préparer les procédures, les fiches d’inventaire, le matériel de saisie
  • Prévoir, mobiliser et former le personnel nécessaire
  • Coordonner la réalisation de l'inventaire. 
4.3 Les différences d’inventaire
Il est fréquent de constater une différence entre le stock réel et le stock théorique.

Si la différence est Négative : Il manque des articles en stock, 
Cela s’explique par : 
  • Des Détériorations : qui interviennent en stock ou dans la mise en rayon, et qui ont été repérées et surtout par, 
  • La Démarque inconnue : Constituée de la différence non expliquée entre le stock théorique et le stock réel. 
Elle a pour origine le vol de marchandises par les clients, ou par des membres du personnel, mais également des pertes liées au transport ou des erreurs administratives. 

Les taux de démarque inconnue (1,4 % en moyenne en France en 2010) conduisent les distributeurs à investir des sommes considérables en dépenses de sécurité, pour le recrutement d’agents de surveillance, pour équiper les UC de systèmes de surveillance par vidéo ou par l'installation de portiques de détection électronique couplés avec un étiquetage adapté.

Si la différence est positive : Il y a « trop » d'articles en stock par rapport aux données des fiches de stock.

Cette situation s'explique : Par la plupart du temps par des erreurs de saisie ou de calcul

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